PROJET DE RECHERCHE Alexandrie, une cité portuaire à l'époque ottomane |
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Alexandrie, cité portuaire ottomane Projet de recherche , axe Alexandrie-Aix-en-Provence |
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Par Michel Tuchscherer, coordonnateur du projet enseignant chercheur Université de Provence- IREMAM |
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Du XVIe au début du XIXe siècle, Alexandrie était l'un des ports les plus actifs de la Méditerranée. Chaque année, des centaines de navires la reliaient non seulement aux multiples ports du vaste Empire ottoman, Istanbul, Salonique, Izmir, La Canée, Beyrouth, Tunis pour n'en citer que quelques-uns, mais aussi à Venise, à Raguse, à Ancône et à Marseille. Dès l'année 1521, le sultan Soliman le Magnifique, dans un document encore totalement méconnu (1), octroya aux marchands de la cité phocéenne une première capitulation. Les privilèges accordés leur permirent rapidement de s'assurer durablement une place particulièrement éminente dans les relations commerciales entre l'Egypte ottomane et l'Europe. Malgré le rôle exceptionnel d'Alexandrie dans le bassin oriental de la Méditerranée à l'époque ottomane, malgré ses liens étroits avec l'Europe et en particulier la Provence, l'histoire de la ville pour cette période reste particulièrement négligée. Pourtant, cette cité méditerranéenne connut alors des transformations considérables. Au XVe siècle, le site antique fut progressivement abandonné au profit de la presqu'île reliant la ville à l'ancien phare. Les Ottomans poursuivirent le mouvement, au point que trois siècles plus tard la ville antique n'était plus guère qu'un vaste champ de ruines, tandis qu'une ville nouvelle se dressait sur la langue de terre menant au site du Phare antique. Ultérieurement, le renforcement des relations commerciales entre Alexandrie et l'Europe à partir du règne de Mohammed Ali provoqua une nouvelle expansion qui se traduisit par un nouveau déplacement de la ville. Le site antique fut réurbanisé, ce qui préserva la ville dite turque de bouleversements irrémédiables. Pour reconstruire ce passé prestigieux mais négligé, l'historien dispose de sources tout à fait exceptionnelles. Il s'agit d'abord des divers fonds d'archives, en Egypte, mais aussi dans toutes les villes de la Méditerrannée qui entretenaient alors des rapports privilégiés avec la cité alexandrine. Le plus important est constitué par les quelque 120 registres du tribunal ottoman d'Alexandrie dont les documents les plus anciens remontent à 957/1550 (plus de 120.000 documents). Ils sont déposés aux archives nationales du Caire. Les fonds d'Istanbul, Dubrovnik, Venise, Tunis, Alger et Marseille abritent aussi une partie importante de cette histoire. |
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Outre ces documents d'archives, le terrain de même que la cartographie ancienne et moderne constituent l'autre base de données fondamentale. Si bon nombre de bâtiments d'époque ottomane ont aujourd'hui disparu, le réseau viaire et le parcellaire anciens ont été largement préservés dans ce qu'on appelle encore de nos jours la ville turque. Le projet de recherche repose sur quatre thèmes principaux : le cadre urbain, l'économie, les institutions et la société. |
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Gravure de Jean-François Cassas
(1785) Collection privée - Cliché CEA - Droits réservés |
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Une équipe de chercheurs appartenant à des institutions universitaires et scientifiques des deux rives de la Méditerrannée, égyptiennes, turques, tunisiennes, italiennes, algériennes et françaises a débuté l'an dernier le travail d'investigation dans les sources documentaires. Une première table ronde méditerranéenne sera organisée à Alexandrie au cours de l'année 2002, préparatoire d'un colloque international en 2003. |
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(1) le document en arabe se trouve déposé aux Archives du département de l'Yonne. Une édition et traduction du texte est en cours |
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Présentation du projet de recherche
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Pour tout renseignement contacter Michel Tuchscherer
<michel.tuchscherer@wanadoo.fr>
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